Le marché automobile européen a légèrement progressé en novembre , pour le troisième mois consécutif (+1,2 % sur un an). Malgré une stabilisation des ventes qui semble se confirmer, les stocks continuent de s’accumuler dans l’industrie automobile. Selon le dernier rapport trimestriel du cabinet d’analyse de marché Eurotaxglass’s,
« le niveau de stock est en hausse, avec un ratio moyen de 100 jours ». Par comparaison, la rotation moyenne s’élevait à 92 jours en 2012 et 78 jours en 2011. Les derniers chiffres disponibles révèlent que les constructeurs et les concessionnaires avaient quelque 4,9 millions de voitures en réserve à fin décembre, un niveau proche du record de 2008 (5,5 millions).
Pourtant, l’ensemble de la filière avait tenté, sous l’effet de la crise, d’optimiser les processus de fabrication pour réduire les stocks et éviter ainsi qu’ils pèsent sur le besoin en fonds de roulement. Malgré ces efforts, les surcapacités dans les usines européennes font qu’il y a encore trop de voitures assemblées par rapport à la demande des consommateurs, constate Eurotaxglass’s.
« Le marché reste saturé, avec des remises élevées et encore en croissance, tandis que les immatriculations de véhicules de démonstration continuent de gonfler artificiellement les ventes », note le rapport.
Pourtant, un certain nombre d’usines ont fermé en Europe ou sont sur le point de s’arrêter. Après la fermeture d’Opel à Anvers en 2011, l’Europe a connu une série d’annonces, comme celle de PSA à Aulnay, de Ford à Dagenham et Southampton et d’Opel à Bochum. Il n’empêche : la chute de la demande a été telle, que ces restructurations ne suffiront pas à faire remonter le taux d’utilisation des usines. Cet indicateur devrait se situer entre 58 % et 60 % dans les quatre prochaines années, alors qu’une usine est rentable si elle est utilisée à au moins 75 % de ses capacités. Un récent rapport du cabinet AlixPartners signalait qu’il faudrait encore fermer dix usines en Europe pour que le secteur retrouve sa rentabilité.
Ce constat vient relativiser le redressement des ventes de voitures, qui semble toutefois se concrétiser. De septembre à novembre, le marché auto européen à enregistré une légère hausse. Avec de fortes disparités selon les pays : la Grande-Bretagne continue de réserver de bonnes surprises, tandis que la France et l’Allemagne sortent tout doucement de la léthargie. L’Espagne, autre grand marché, revient de très loin, mais ce marché est actuellement soutenu par une prime à la casse. Du côté des constructeurs, ce sont toujours les généralistes qui souffrent, tout particulièrement PSA qui termine le mois avec une part de marché européenne de 10,8 %, un niveau historiquement bas.
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