Le diesel recule mais garde la tête
En 2012, la part des immatriculations diesel représentaient 72,9% du marché automobile. Sur les neufs premiers mois de 2013, le diesel accuse un recul de 5 points à 67,9%. Pire, en septembre le diesel tombe à 66%. La chute est rude. Du côté de Renault on confirme une baisse de 4 points des immatriculations diesel, de 76 à 72%, au profit des essence. La motorisation diesel avait atteint son apogée, en 2008, à 77,3%.
Cette baisse des immatriculations diesel vient en grande partie de la mue des petites citadines. Depuis 2012, la Citroën C1, la Toyota Aygo ou la Peugeot 107 ne sont plus proposées à l'achat en diesel. Les constructeurs étrangers (Opel, Ford) suivent le pas. Renault de son côté dément pour le moment que sa future Twingo, prévue pour 2014, ne serait proposée qu'en motorisation essence. Mais la baisse est aussi sensible pour le modèle au-dessus. 51 % des Renault Clio IV et Peugeot 208 sont en motorisation diesel depuis le début de 2013, contre 58 % pour l'ensemble de 2012.
Autre raison de cette désaffection, les voitures diesel sont de plus en chères. Alors que les constructeurs ne répercutaient pas les coûts de production élevés des véhicules il y a quelques années, ils le font aujourd'hui. Acheter un véhicule diesel, coûteux en entretien, représente un investissement significatif, et long à amortir à la pompe pour un client.
Des véhicules qui pâtissent d'une mauvaise réputation
Mais surtout, le diesel souffre d'une mauvaise image grandissante en France. Générant plus de fines particules polluantes qu'une autre motorisation, il pourrait être taxé d'ici 2015, rendant son prix bien moins intéressant à la pompe pour les automobilistes. Le développement par les constructeurs de filtres éliminant les micro-particules nocives pour la santé n'a rien changé à la donne.
Dans son premier rapport rendu en juillet, le Comité pour la fiscalité écologique (CFE) trouvait "injustifié" l'écart de taxation entre l'essence et le diesel, qui est de 17 centimes. Le président du Comité, Christian de Perthuis, proposait de le réduire d'un centime d'euro par litre et par an. La Fondation Hulot présentait un scénario alternatif, soutenu par d'autres acteurs, de 2 centimes d'euro.
A partir de septembre 2014, la nouvelle norme Euro 6 qui impose de réduire les émissions d'oxydes d'azote et de CO2 s'appliquera sur les voitures particulières. A l'achat du véhicule cela coûtera entre 800 de 1000 euros de plus selon les estimations de Ford et de Renault. La norme Euro 6.2, prévue entre 2017 et 2018, qui imposera un nouveau calcul des émissions de CO2, devrait renforcer la tendance.
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