Nico_le_Normand a écrit : ↑ven. 14 déc. 2018 11:13
Trop drôle... le premier truc sur lequel mes yeux sont tombés quand la page s'est ouverte est :
<<L’introduction de taxes destinées à décourager l’utilisation de combustibles fossiles>>.
Quant au télé-travail... habiter dans mon bureau... moué, bof.
Mais pour avoir lu le truc très vite, je maintiens le concept de soviétisation de la société : le commun ou le rien... la voiture collective (comme il y a eu les logements collectifs) ou le vélo.
Qu'ont fait les allemands de l'Est lors de la réunification ? S'acheter une bagnole, quasiment tout de suite.
Il faut dire que leur Mark-Est tout pourrave s'est mis à valoir la même chose que le Mark Ouest.
Alors évidemment... ils se sont jetés comme des affamés sur des voitures occidentales.
Le bus, le tram et le vélo... c'est bon, ils en avaient eu leur ration !
Un peu plus tard, les chinois ont fait pareil.
C'est quand même un signe.
Tu noteras que lesdites taxes sont une mesure proposée parmi un ensemble. Quand on ne fait que ça, on se heurte évidemment à un problème de cohérence, de justice et d'acceptabilité (cf. les gilets jaunes).
Le télétravail n'est pas non plus une fin en soi et ne saurait être généralisé, d'autant qu'il ne fait que déplacer le problème si tout le monde s'y met (impact environnemental et climatique du numérique, déjà énorme et en forte croissance).
A mon sens, une politique de mobilité ne se conçoit que dans un contexte géographique, social et économique bien particulier : autrement dit, à chaque contexte son ensemble de mesures pour former un tout cohérent et respectueux des diverses contraintes.
Pour ce qui est du parallèle soviétique, je ne sais pas quoi dire. Si tu veux...
Je dirais plutôt que c'est peut-être un signe qu'on a fait fausse route pendant des décennies sur la question de la mobilité, en partant de postulats erronés (abondance et faible coût de l'énergie). Ce n'est pas parce que "tout le monde" a "toujours" fait comme ça que c'est la meilleure solution, ou qu'elle est adaptée aux contraintes actuelles.
En ce qui me concerne, ce n'est pas une question d'idéologie, encore moins de symbole. Alors forcément ça met à mal la notion de liberté de mouvement à l'américaine, mais à choisir, je préfère être libre de me déplacer quel que soit le moyen plutôt que de ne plus pouvoir me déplacer du tout en voiture.
Il y a par ailleurs des problématiques sous-jacentes en creux dans ce genre d'analyse : quid de l'étalement urbain ? De la dé-densification des zones périurbaines ? De la construction systématique de grandes zones commerciales ou d'activité accessibles uniquement en voiture ?
Une politique de mobilité bien pensée va infiniment plus loin que la simple question des moyens de transport, mais prend aussi en compte des aspects fonciers, sociaux, économiques. Si l'on commence à relocaliser les emplois à proximité des lieux d'habitation, plutôt que de créer des zones pavillonnaires sans fin et de favoriser la migration pendulaire du domicile vers le lieu de travail en centre-ville, si l'on commence à revitaliser les bourgs et recréer de la vie locale, ça change nettement la donne aussi.
D'où la question de la mobilité : que décrit notre rapport de dépendance à la voiture si ce n'est une certaine organisation sociale, économique et géographique des choses ?
Il est à mon sens fallacieux de considérer d'une part la question des transports en ne faisant varier aucun autre paramètre d'autre part. C'est un ensemble très complexe d'interactions entre différents domaines de la vie courante, qui doit se comprendre de manière dynamique et non statique.