Bonjour Aston Le Prince, bonjour à tous,
D'abord merci de ta remarque et je te cite:
".........l'efficacité doit tout de même être obérée par le parcours tortueux des gaz dans la chambre de combustion en partie commune."
En préliminaire, je vais rappeler le principe de base du 2 temps qui a été conçu en opposition au quatre temps qui n'a qu'un temps moteur sur
deux tours de vilebrequin; le deux temps, lui, a un temps moteur par tour de vilebrequin. On a escamoté au quatre temps un tour complet pour le même
résultat physique soit: admettre un mélange carburé le compresser, l'allumer pour qu'il fasse son travail et évacuer les gaz brûlés.
Pour ce faire on a aménagé le carter vilebrequin en une genre de "pompe".....
Le dessous du piston qui remonte pour faire la compression, ce dessous aspire l'air carburé dans le carter du vilebrequin. Ensuite pendant la
détente (le travail) le piston, en descendant chasse du carter les gaz accumulés, via des canaux de transfert, vers l'espace piston-cylindre.
C'est dans la description des temps qui précèdent qu'on se rend compte que le chemin des gaz frais est assez long et tortueux.
C'est l'entrée des gaz frais dans le cylindre qui pousse à la sortie les gaz brûlés et une partie des gaz frais parvenaient à sortir aussi du cylindre.
Pour bien balayer les gaz d'échappement et bien remplir le cylindre pendant une partie de la remontée du piston, on a ajouté, au début, un déflecteur** sur le piston
pour que les gaz ne trouvent pas trop facilement la porte de sortie tout en chassant les gaz brûlés.
Ce déflecteur alourdissait sensiblement le piston (qui souffrait de distorsion) et compliquait la forme complémentaire de la chambre d'explosion dans la culasse afin d'assurer un bon taux de compression.
Pour ces moteurs 2 temps le carburateur n'avait pas d'accès direct au cylindre; il donne soit sur un canal de transfert ver le carter (éventuellement avec des clapets , soit il est plaqué au carter de vilebrequin (avec éventuellement une valve ou disque rotatif) ou encore en bout de vilebrequin; le vilebrequin, alors, est creux et sert de canal d'admission vers le carter. En compétition, des boisseaux rotatifs ont été utilisées......
J'en viens au vif du sujet en reprenant la technique adoptée sur le moteur Monaco-Trossi.
Premièrement, comme dans un deux temps, le carter vilebrequin doit servir de pompe, il est
impensable d'y loger un ou plusieurs piston/bielle supplémentaires car chaque équipage alternatif doit être isolé de son voisin. De plus, les flasques du vilebrequin doivent servir de pompe dans son carter personnel et pour son propre cylindre.
Un moteur deux temps en ligne est compliqué à réaliser car les carter de chacun doivent être isolés l'un de l'autre; ce qui rend les moteurs plus encombrants en longueur avec une alimentation séparée l'un de l'autre pour avoir un bon résultat.
Ici, ces huit (seize) en étoile partagent tous le même carter....ce carter ne pouvait donc pas servir de "pompe" alors, on imagina de mettre
celle-ci à
l'extérieur (le compresseur ZOLLER) pour envoyer les gaz carburés sous pression dans le cylindre. Le "déflecteur" était réalisé d'une façon fixe
par la culasse d'une part et le bord commun des deux cylindres d'autre part.
Face à la lumière d'admission on trouve....la lumière d'échappement!..ils sont face à face, les gaz devront juste faire un petit saut de mouton pour remplir et/ou vider les cylindres.
Le courant est presque en ligne droite et comparable à un "Cross-Flow" si réputé sur les quatre temps HEMI (et les autres bien connus)...
**ce déflecteur a, petit à petit disparu en faisant place à des systèmes de transfert/balayage très sophistiqués à plusieurs courants.
Cette multiplication de fenêtres ne rendit pas la vie facile aux segments qu'on empêchait de tourner pour éviter la casse.