Aujourd'hui on va s'intéresser à la mobilité des moteurs!! Il y a donc les moteurs dit fixes, les cylindres sont fixes et le vilebrequin est mobile ce qui aujourd’hui peut paraître le plus évident mais ce ne fut pas toujours le cas. Ça voudrait dire que le deuxième type est exactement le contraire !! Appelé moteur mobile ou rotatif ici ce sont les cylindres qui tournent autour d'un vilebrequin fixe. A ne pas confondre avec le rotatif à pistons triangulaires appelé type Wankel !
Partons donc sur cette idée plutôt farfelue de faire tourner le bloc cylindre autour du vilebrequin. Pour avoir un semblant d'équilibrage le moteur doit être en étoile, en X ou à plat. La configuration en étoile sera notamment utilisé pour des moteurs d'avions du début du siècle par Gnome & Rhône et Clerget qui en firent une spécialité mais aussi Bentley. En ce début de siècle les constructeurs d'avions et de dirigeables cherchent des moteurs à la fois puissants et légers ce qui est encore assez contradictoires et pose des problèmes de fiabilité.
Les avantages de ce type de moteur étaient bien sûr le refroidissement par air obtenu par la rotation du bloc, son équilibrage naturelle sans avoir besoin de contre-poids, sa propre masse fait office de volant et la suppression du ou des carburateurs pour une admission par carter comme les 2 temps, des avantages qui permettent aussi de réduire la masse du moteur (pas de liquide de refroidissement, ni de volant moteur).
Les inconvénients étaient la masse tournante très importante limitant de ce fait le régime de rotation, la lubrification, l'huile est centrifuger et beaucoup est perdue à l'échappement (1l d'huile consommé pour 5l de carburant).L'absence de carburateur obligé à un fonctionnement dégradé (tout ou rien) les avions atterrissaient moteur coupé !! Le dernier point est le fait que ce sont les cylindres qui transmettent la puissance. En effet le cylindre appui contre le piston, celui-ci n'est plus centré et engendre une usure plus rapide des cylindres et des problèmes d'étanchéité.

rk7wW2L8CE par Raaur, sur Flickr
C'est là qu'intervient les frères lyonnais Burlat qui fondent en 1905 un atelier de constructions de moteurs qui présente en 1909 au Salon Aéronautique de Paris un moteur ayant plusieurs particularités : il utilise un vilebrequin tournant dans un berceau en aluminium (on y reviendra) mais surtout il est bi-rotatif !!! Ce moteur fixé à un berceau en aluminium a son bloc moteur ET son vilebrequin qui tournent. Pour faire simple le carter moteur joue le rôle d'un engrenage interne et le vilebrequin tourne à l'intérieur. Ils tournent donc dans le même sens mais le vilebrequin le fait deux fois plus vite.

sBOFMFua0E par Raaur, sur Flickr

YoHFmkiIzZ par Raaur, sur Flickr
On voit bien sur l'image précédente que le centre du vilebrequin est B, la manivelle (ce qui fait la course d'un moteur) est BQ, sur le maneton du vilebrequin Q est fixé une bielle rigide commune aux deux cylindres opposés. Le bloc moteur tourne autour du point O et le vilebrequin autour de B.
En 1911 est présenté un 16 cylindres destiné à l'aéronautique mais la fabrication étant très confidentielle il ne reste aucune trace des quelques moteurs construits. En 1913 faute de ventes suffisantes l'atelier ferme et les frères Burlat rentrent au bureau d'étude de Berliet.
Plus de détails ici pour les plus courageux avec un peu de géométrie !!
https://docs.google.com/viewer?url=http ... burlat.pdf
Une présentation très détaillée d'époque :
http://histoire.ec-lyon.fr/docannexe/fi ... 08_047.pdf