
Aussitôt garé, un homme vient à ma rencontre pour blaguer sur l’Elise. De mots en mots, la personne m’indique qu’il a une Alfa coupé sprint de 1959 préparé à la sauce veloce avec deux carbu Weber. Il est seulement le 2ème propriétaire.

Je vais voir la voiture. Dans son jus et sa ligne que je ne connaissais pas se dévoile au fur et à mesure que je m’approche. Un air de DB4 vu de ¾ arrière ou de profil, le beau coupé italien me fait de l’œil. C’est alors que j’entends un peu flou dans mes oreilles, « vous voulez la conduire ?». Je regarde le gars de façon plus soutenu pour voir s’il me propose bien ce que j’ai cru comprendre. Conduire une voiture de 1959. Du coup je constate que le bonhomme est un octogénaire, ce que j’avais à peine remarqué avant.
« Avec un immense plaisir », je réponds.
Je monte.
La porte sans encadrement flatte déjà la montée. Le siège d’origine un peu usé, est très confortable et maintient avec une assise très enveloppante.
J’écoute les quelques recommandations d’usage comme le premier de la classe.
Je pars. De suite je me rends compte que la direction est d’une autre époque. Très lourde dans les manœuvres de parking. Mais en roulant, une autre direction se révèle, elle devient plus légère et se rélève d’une grande précision

J’entends encore des voies. « Appuyer à fond, que vous entendiez le bruit d’un moteur Alfa ». Je m’exécute. Woaaah ! C’est beau.

Puis vient de temps de freiner. J’avais remarqué qu’il n’y avait que des freins à tambour. J’enfonce la pédale de frein et je me mets à traverser un moment de solitude

Je reviens sur le parking, médusé par la qualité de cette auto. Tableau de bord dans son jus mais superbe, moquette d’origine, aucune corrosion, comportement routier géniale, aucune vibration parasite, une boite précise et facile.
Je comprends maintenant ce que veux dire Alfa Roméo de ces années là.
L’octogénaire me lance alors. « Je vais la vendre » je voudrai la remplacer par une 4C.
Ex pilote de rallye (je l’ai appris durant la discussion à bord), je peux comprendre sa motivation.
Je lui réponds, « voici ma carte pro, quand vous êtes décidé, faites-moi signe, sait-on jamais. Ma femme est amoureuse des vieilles Alfa. Ceux sont les seules voitures qu’elle remarque et regarde. », « Un grand merci pour cet essai que je n’oublierai pas ».



