Tiens, vl'à un débat aussi usé que "Qu'est ce qu'une voiture de sport?"
C'est quoi avant?
J'ai un exemple vécu, car j'aime bien parler de concret et tenir mon rôle de vieux con.
Dans le cas des autos de sport, j'ai usé mes shorts sur les sièges recouverts d'un tissus façon chaussettes de contention, d'une 205 Rallye.
Quel "plaisir" de se griller les fesses dessus, "d'apprécier" sa clim' saisonnière, sa direction non assistée, de s’enivrer les sens des odeurs d'essence et les tympans des bourdonnements de son moteur hoquetant à chaque arret prolongé, couinant du silent bloc comme une vieille machine à laver, au fur et à mesure que les cylindres se noyaient .
Evidemment, espérer pouvoir saisir les subtilités du dernier Depeche Mode tenait du gag au dessus de 2100t/mn, de toute façon l'efficace conception du chauffage faisait surchauffer l'autoradio K7 , en hiver.
Et d'une manière plus large, les 2 buses d'aération de chaque coté du tableau de bord, avaient bien du mal à évacuer les vesses nauséabondes d'une digestion agitée.
Le plastique dur fait débat aujourd'hui, dans ce cas, il n'y avait QUE des plastiques durs, donc, pas de débat et puis, il aurait été dommage de se priver de leur chant si agréable qui jouaient une partition différente à froid ou à chaud.
La drague devenait facile avec cette voiture "d'avant" car il était impossible d'engager la conversation au dessus de 2100t/mn, ça évitait les "Comment tu t'appelles" ou "Tu fais quoi dans la vie" creux et plats, mais à 110 km/h, il fallait au moins un coffre à la Pavarotti pour brailler un "TU SUUUUCES?", le tout ponctués des coups de raquettes dans le séant au passage, de la moindre plaque d'égout.
Autre avantage, et ça rime, le freinage. Avec des roues de 13' et des pneus de 15cm de large, la négociation d'un ralentissement appuyé par une petite bruine pouvait se transformer en entrechats gymniques de Nadia Comaneci (Ah , Nadia!). Probablement agréable à regarder en tant que spectateur mais traumatisant à vivre comme conducteur. Dans le meilleur cas, on s'en tirait avec l'entreraie humide, dans le pire, le dépanneur local devenait votre pote.
La tenue de route très "racing" de la 205 Rallye fait encore rêver les puristes, qui bien souvent ne l'ont pas gouté. Perso, c'est à son volant que je me suis perfectionné en Lambada, surtout au niveau des mouvements de fesses, renvoyant Beyoncé au rang des aimables donzelles à tortillons. Le top restait le caractère si "radical" du châssis, d'aucun dirait imprévisible, hésitant entre le piqué de nez vautré tout droit à la valse viennoise du train arrière. Clair, que par rapport "à maintenant" on ne s'ennuyait pas "avant".
Après une journée passée sur un parking de bord de plage, un 8 Août, à la Grande Motte, les sièges devenaient donc des grilles pains qu'il s'avérait inutile de vouloir refroidir puisque la clim' appartenait encore à la science fiction. Et pour s'extraire d'une place en créneau, se rajoutait une suée coulante jusqu'au bide pour manoeuvrer l'engin étant donné que la direction assistée était, à l'époque, du mème monde que la clim.
Mais c'était vraiment une voiture de sport, la preuve? Les manivelles, oui oui, celles qui servaient à descendre les vitres. Il y avait toujours un point dur dans le mouvement, idéal pour faire travailler les avant bras quotidiennement.
Oui, tout bien réfléchi, c'était mieux avant. Qu'est ce qu'on s'emmerde aujourd'hui
