Fiat Chrysler Automobiles (FCA) fait ce 13 octobre ses premiers pas à la Bourse de Wall Street à New York. Un accomplissement pour le septième constructeur automobile mondial, qui déplace ainsi son centre de gravité de l'Italie vers les Etats-Unis. Cette cotation est l'aboutissement d'une politique de restructuration du groupe menée depuis 10 ans par Sergio Marchionne, son administrateur délégué.
Ce dernier, ainsi que John Elkann, président de FCA, sonneront la cloche de clôture de Wall Street le 13 octobre, jour qui célèbre l'arrivée de Christophe Colomb dans les Amériques. "La moitié de nos volumes sont vendus aux Etats-Unis. Je veux faire de FCA une entreprise cotée aux Etats-Unis", a déclaré Sergio Marchionne.
UN PIC AUX ETATS-UNIS
Certains analystes financiers estiment toutefois que ce dernier n'a pas choisi le meilleur moment pour attirer les investisseurs américains : le marché automobile américain est à un pic, la reprise du marché européen, après des années de déclin, reste fragile et le marché latino-américain continue de montrer des signes de faiblesse.
"Ce n'est pas le moment de mettre sur le marché une valeur automobile. Ceci intervient dans la foulée de l'avertissement sur résultats de Ford (...)", a déclaré Arndt Ellinghorst, analyste chez ISI Group.
Fin septembre 2014, Ford abaissé sa prévision de bénéfice imposable cette année à six milliards de dollars, au lieu des sept à huit milliards de dollars précédemment anticipés, en raison du coût du rappel de voitures en Amérique du Nord et des pertes plus élevées que prévu en Russie et en Amérique du Sud.
BESOIN DE FINANCEMENTS
Sergio Marchionne estime que les difficultés de Ford ne sont pas nécessairement celles de FCA, notant que les fortes positions du groupe au Brésil lui donnaient un avantage par rapport à ses concurrents. En juin, l'administrateur délégué de FCA a dit que le constructeur atteindrait ses objectifs financiers 2014 malgré le Brésil et l'Europe.
L'italien Fiat avait pris le contrôle de Chrysler en 2009, après que le plus petit des "Big Three" de Detroit est sorti d'une situation de faillite pilotée par le gouvernement fédéral américain. Par rapport aux deux géants américains de l'automobile, General Motors et Ford, FCA semble désavantagé en raison d'une gamme de voitures vieillissante, d'un endettement élevé, de marges plus faibles aux Etats-Unis et d'une faible présence en Chine.
PAS BESOIN D'UNE AUGMENTATION DE CAPITAL
"Ford et GM ont des situations plus solides en termes de génération de trésorerie et de bilan et sont donc en position de retourner de l'argent aux actionnaires, contrairement à FCA qui doit lever des fonds", a noté Stuart Pearson, analyste chez Exanbe BNP Paribas.
Sergio Marchionne a répété au début du mois, lors du Mondial de l'automobile à Paris, que FCA n'avait pas besoin d'une augmentation de capital pour pouvoir financer son plan d'investissements. Il avait alors ajouté que le conseil de l'entité tout juste fusionnée, examinerait à la fin du mois toutes les options possibles pour disposer d'argent frais.
PROGRAMME D'INVESTISSEMENTS DE 48 MILLIARDS D'EUROS
La fusion entre Fiat et Chrysler - ainsi que la cotation à New York - doivent permettre au constructeur de mener à bien un programme d'investissements de 48 milliards d'euros. Ce projet vise à quintupler le bénéfice net et à augmenter le chiffre d'affaires de 60% d'ici 2018.
La première cotation de l'action FCA interviendra à 13h30 GMT à Wall Street et elle reprendra à Milan juste après. Le prix d'ouverture à New York sera établi en fonction du cours de clôture du titre Fiat de 6,94 euros le 10 octobre.
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